Les voilà au complet les gardiens du Triple A : François Barouin le Ministre des Finances; François Fillon le premier ministre et Valérie Pécresse la ministre du budget. Chacun y est allé de ses arguments pour minimiser la perte du triple A : "c'est comme si on avait 19 sur 20", " c'est comme si on avait 20 sur 21", "il n'ya qu'une agence sur trois qui rabaisse notre note", c'est finalement pas grave, on est sur le bon chemin grace aux réformes engagées. Et pourtant il y a de cela un ou deux mois, Sarkozy semblait craindre plus que tout cette perte du triple A. En tout cas, le Sarkoband est efficace, il connait la chanson par coeur. Il faut dire que le chef d'orchestre sait donner le tempo et user de la baguette quand il le faut !

Ca y est, il le porte ce fichu bonnet d'âne affublé de son AA+. Il a beau dire, ou plutôt, ses ministres ont beau dire, sa politique d'austérité nous amène droit dans le mur. Nous nous retrouvons acculés, engoncés dans nos déficites, à la mercie des marchés, sans perspective de relance à l'horizon. Sarkozy a beau jeu d'accuser la gauche de tous les mots : ils se sont opposés à la règle d'or, ils étaient contre la réforme des retraites. .. Mais le vrai coupable court toujours, espérons jusqu'en Mai, et pas plus !

 La liste des voeux du Président est longue: travailleurs du réveillon, forces armées, monde de l'éducation, la France solidaire, les parlementaires, les fonctionnaires, la justice, le monde rural, les partenaires sociaux, les acteurs économiques, la France d'Outre Mer, le monde de la culture, les autorités religieuses et pour finir en janvier, la presse.

  Ca fait beaucoup, mais malgré tout, il y a des oubliés : les jeunes des banlieues. Ce vide est enfin comblé. Voici en exclusivité les voeux de Sarkozy aux cités. Il sait vraiment y faire, le bougre !

Voilà une bonne occasion de montrer que le Président se préoccupe du monde ouvrier (l'occasion fait le larron). Mais l'idée de scop (Société Coopérative et Participative), à priori alléchante, comporte néanmoins un risque pour les salariés, celui d'investir leurs indémnités de licenciement en toute perte. On pourra toujours rétorquer que tout entrepreneur prend des risques. Mais ici l'enjeu est important car si l'entreprise ne se rétablit pas, les salariés auront tout perdu : l'emploi et leur indemnité de licenciement. Pour Sarkozy, à quelques mois des élections, il y va de sa crédibilité. Si ça ne marche pas, il risque de perdre des points dans les sondages, ce qui est après tout son seul souci ! Mais il aura conquis un coeur : celui de sa Ministre du Travail qui pilote ce dossier , Nathalie Kosciusko-Morizet  (ça, c'est une blague !)

  En effet, cette idée de développer l'activité partielle est vraiment géniale. il sagit de maintenir à temps partiel un salarié, plutôt que de le licencier lorsqu'il y a baisse d'activité dans une entreprise. Seul un esprit lumineux, comme celui de Xavier Bertrand, pouvait immaginer que l'on pouvait ainsi s'inspirer de l'exemple allemand. Et ceux qui disent que c'est surtout pour donner l'illusion que le chômage est en baisse sont des mauvaises langues. Et il y a encore ce rabat joie de Jean-Claude Mailly de F.O qui demande de compenser la baisse de salaire par une allocation de chômage partiel. Mais il rigole, où va t-on trouver les fonds ? Après tout, on est plus à quelques millions de précaires en plus. Il vaut mieux garder l'argent pour financer les financiers  ! Vous êtes d'accord avec moi, ...ou pas !